[...]
Monsieur.
Je l'aperçois derrière ses rideaux en ombre diaphane comme une étole de soie.
Elle doit être anxieuse.
Cela fait quelques jours que nous ne nous sommes pas revu, depuis cette nuit où elle fut soumise et
saillie comme jamais.
Je sonne.
C’est son homme qui vient m’ouvrir.
Il me serre la main, entre le réflexe et la surprise.
Il savait que je devais passer mais il ne peut s’empêcher de me regarder d’un œil en coin, après tout,
je suis tout de même celui qui a baisé sa femme dans son lit devant lui...
Elle arrive, sur ces pensées que je devine, comme pour briser le silence pesant qui venait de
s’installer en quelques secondes.
Des escarpins noirs qui enlacent son pied, un bas léger qui se faufile sous une robe noire, brodée de
minuscules rubis et d’arabesques de fils d’argent.
D’inspiration orientale, la robe met en valeur ses seins généreux et son fessier
admirable.
Sa poitrine se laisse distinguer sur les côtés alors que chaque pas fait s’ouvrir le tissu sur la
cuisse jusqu’en haut de celle-ci pour dévoiler un porte-jarretelle séduisant.
Le haut de la robe noué autour de son cou, dénude ses épaules claires et met en exergue le collier de
soumission qu’elle arbore fièrement.
Elle me salue d’un sourire, ses yeux se baissent.
Sa voix atrocement féminine est d’une sensualité intense.
- Je porte la robe que vous
vouliez…
Eve
- … pour ce soir.
Je redresse mon visage et je le détaille.
Un pantalon léger, noir, tenu par une ceinture de cuir à la boucle argentée.
Il porte une chemise blanche à col mao qui met en avant ses pectoraux à peine dissimulés sous la
veste souple et toute aussi sombre que le pantalon.
Il a le visage fermé. Ses yeux me transpercent et je vois y scintiller le
plaisir.
Il me trouve belle et je rougis.
Sa voix douce me fait frémir.
- Vous êtes sur que vous ne voulez pas venir ? Demande t-il à mon
homme.
- Je ne peux pas ce soir… mais je passerais voir l’exposition avec… Eve…
bientôt.
La voix est plus sensible, presque fragile.
Mon homme m'a donné mon nom de soumise ce qui n’a pas échappé à Monsieur qui en
sourit.
- Nous revenons cette nuit ou demain matin.
Les deux hommes se serrent la main et j’entre bientôt dans la voiture qui m’emmène vers le lieu où
je suis exposée.
La porte se referme sur un geste d’au-revoir auquel je réponds.
Je retrousse aussitôt ma jupe pour…
Monsieur
… se retrouver cul nu, ainsi qu’elle sait qu’elle doit être.
Parfaite et aussi séduisante, je ne peux m’empêcher de me trouver chanceux d’avoir une telle femme à
mes côtés.
-
Tu es splendide. Dis-je en posant un baiser sur ses lèvres.
Elle plonge son regard dans le mien, sa bouche se forme en un sourire délicieux alors que la musique
russe du Lac des Cygnes résonne dans l’habitacle.
Les kilomètres s’enchainent pour enfin arriver devant un hôtel particulier du
centre-ville.
C’est ici le lieu privé où sont exposés les œuvres de multiples auteurs.
La bâtisse baroque est imposante et le silence des marches du perron tranche avec le bruit intimidant
des graviers de l’allée.
Nous sommes accueillis dans le petit hall d’entrée par le maitre des lieux, en tenue décontracté il
émane de lui une forte présence qui n’est pas sans rappeler l’architecture des lieux.
-
Je vous offre la plaquette, bien que vous n’en ayez pas besoin, je me souviens vous avoir vu installer vos splendides photos.
Le compliment est personnalisé et je peux remarquer Eve s’enorgueillir de participer à
celui-ci.
Le grand hall est organisé autour d’une œuvre phare. Une sculpture de bronze d’une femme bouche
ouverte, se faisant posséder par un homme aux muscles aussi bandés que son sexe. Chaque tendon exulte la force de la saillie, les visages des deux amants sont figés vers le ciel dans
l’explosion ultime de la jouissance.
Je sens sa main chercher la mienne, sous le joug de cette première entrée en matière
perturbante.
-
Bienvenue dans le monde de l’art érotique. Nous glisse une femme ressemblant trait pour trait à la dame de métal.
Vêtue d’une robe de lin ocre, elle se présente à ma soumise.
-
Vous êtes son modèle… Ses yeux détaillent les jours et échancrures de la robe noire… je suis charmée de faire votre rencontre. Je vous invite à continuer la
visite, nous nous retrouvons un peu plus tard.
Nous déambulons ainsi dans les salles qui alternent peintures, sculptures et images mobiles ou encore
photographies.
Une mise en scène de vers pornographiques sur des mannequins illuminés par des projecteurs rend un
dynamisme troublant à la poésie mise en lumière.
Eve se surprend à apprécier quelques toiles de nus parfois stylisés, parfois en volume.
Je me fais plaisir à l’initier à ce domaine qui ne se limite pas à des estampes
orientales.
Nous n’avons pas encore fait le tour du rez-de-chaussée qu’une cloche nous invite à passer dans la
véranda du jardin intérieur.
Autour d’un buffet où chaque met est tourné vers la sensualité par le choix des ingrédients autant que
par la forme des dressages, nos hôtes nous font le plaisir de nous remercier et de nous inviter aux plaisirs des yeux pour le reste de la soirée.
Un petit mot est glissé à l’attention de chacun et les éclats de rires vont bon train alors que les
verres ne tarissent pas.
Une salve d’applaudissement clos le discours et les discussions s’installent dans le jardin et sous
les vitres colorés alors qu’un couple de danseurs nus forme le Yin et le Yang dans une sarabande ralentie.
Les joues un peu roses du champagne…
Eve
… je suis surprise de voir un public aussi disparate.
Il y a des artistes de tous âges, de tout style, et cette foule bigarrée et cosmopolite ondule au
rythme des discussions enflammés sur les méthodes, les rendus ou les astuces, sous les accents cuivrés d’airs de jazz distillés dans l’ensemble du bâtiment.
Monsieur me présente comme son « modèle ». J’en suis ravie et les quelques personnes qui
m’ont vu dans de telles postures me félicitent avec sincérité.
Je ne suis pas « exhibée », je suis « dévoilée » et c’est un plaisir nouveau pour
moi.
Lorsque nous retrouvons l’hôtesse des lieux la discussion est engagée avec 2 autres personnes sur
sa sculpture de grande taille qui nous accueille à l’arrivée.
- Voici celui qui a été mon compagnon pour ce moment. Dit-elle en montrant un bel homme à
la peau acajou.
Le couple se dirige vers lui pour le saluer.
Elle se penche vers nous.
- Il m’a empêché de m’asseoir pendant une journée entière. Nous
sourit-elle.
- J’ai mis 48 heures à m’en remettre. Lance-je sans y penser.
Son regard s’étonne, sa bouche s'arrondit d'envie et, amusée, elle se tourne vers
Monsieur.
- Il faudra passer me voir cher ami... 48h... je suis curieuse. Achève t-elle en nous
lançant un clin d’œil avant de s’éclipser vers son rôle.
La main de Monsieur cueille mes reins et sa voix est un murmure brulant à mes
oreilles.
- Pour cela, tu seras punie.
Mon bas ventre s'embrase instantanément et je gémis de plaisir rien qu’à l’idée de ce moment à
venir.
Nous arrivons enfin dans la pièce où je suis exposée.
- C’est …
Monsieur
… moi ?! S’exclame t-elle en se découvrant sur les murs d’un petit salon plongé dans
l’obscurité.
Chaque cadre de grande taille est mis en valeur et en lumière par un éclairage doux qui oblitère le
décor alentour.
Elle se montre dans une dizaine d’images fortes et sensuelles.
Je pose mon doigt sur sa bouche et l'entraine derrière une tenture dans le coin opposé de la
pièce.
Nous écoutons les spectateurs, dans l’ombre, tels deux espions libertins dans un cabinet des
Lumières.
Elle s’empourpre quand tombent les « courbes superbes », « puissamment
érotique », « tellement femme » des observateurs de ses reflets.
Ma main se glisse entre les pans de sa jupe et j’accède à son entrecuisse qu’elle écarte
aussitôt.
Son sexe est humide et je la caresse ainsi alors qu’elle s’adosse pour profiter de ce
moment…
Eve
… hors du temps.
Flattée par les mots et les mains, je suis transportée sur un océan de
plaisirs.
Je m’abandonne aux caresses sans me soucier qu’il suffirait qu’une des personnes tourne la tête
vers notre zone d’ombre pour qu’il me voie me faire caresser.
Prenant mes hanches, il m’installe dans un fauteuil profond et se glisse à genoux devant
moi.
« Je dois rendre honneur à la déesse mise en lumière ». M’a-t-il glissé au creux de
l’oreille avant de s’agenouiller entre mes cuisses.
Ses mains crissent sur les bas alors qu’il retrousse ma jupe.
Ses joues caressent mes cuisses et je sens bientôt sa respiration sur mon sexe.
Par petites touches il embrasse mes lèvres humides.
Je réprime un gémissement.
Si quelqu’un me voyait… je n’ose y penser, incapable de résister à la langue qui lèche ma fente
avec douceur.
Il monte et descend sur mon sexe. Je ressens son envie autant que la mienne.
Il prend son temps et embrasse mon intimité avec passion.
Je coule déjà, incapable de résister, tous mes sens en feu.
Mes doigts s’accrochent dans ses cheveux.
Sa langue force mes lèves à s’écarter.
Je pousse…
Monsieur
… ses hanches vers moi pour que je la dévore.
J’entreprends de la déguster avec délicatesse et insistance.
Son sexe a le délicieux gout de son suc qui l'humidifie.
Ma langue lape largement l'intégralité de son intimité excessivement féminine.
Du bout de la langue je cueille sa perle et la fait s'agiter en tout sens.
Ses doigts se crochent dans mes cheveux, ses cuisses se pressent sur mon visage avant de s'écarter
pour me serrer à nouveau.
Elle est excitée et je lui rends hommage... à genoux... ma bouche sur son sexe
délicieux.
Je la lèche sans lui laisser un instant de répit.
Mon muscle se fait étroit et dur pour s'enfoncer entre ses grandes lèvres, découvrir les petites
nymphes et s'introduire dans son vagin succulent.
Mon sexe est tendu tellement je prends plaisir à lui pratiquer ce cunnilingus alors qu'elle réprime
ses gémissements.
Je la parcours.
Son intérieur doux où couve le feu du désir.
Je la dévore.
Son bonbon charnu est une sucette que je tête à loisir.
Je mange son abricot au parfum de femme, mes mains crissent sur le satin de ses bas, caresses de
ses hanches sous la robe relevée.
Son emprise se fait plus forte autour de mon visage.
Elle se cambre vers l'avant, écartant largement ses jambes pour m'offrir sa fente ouverte, et je
devine les premiers spasmes de sa jouissance.
Je poursuis mon investigation de sa motte qui s'inonde malgré ses mains qui tentent de me
repousser.
Je bois son jus, nectar rare et délicat qui est ma récompense comme elle se raidi dans un long
feulement.
Je rabaisse sa robe.
Ses yeux sont plus clairs et son regard cherche si quelqu'un s'est rendu compte...
Eve
... que j'ai poussé quelques soupirs qui ne laissent pas de doute possible.
Je caresse son visage.
Il se redresse, fier, grand devant moi...
Au creux de son pantalon je vois qu'il bande.
Il ne cache pas son érection alors qu'il me tend la main pour m'aider à me relever puis regagner
les salles que nous visitons tour à tour.
Je découvre sans cesse de nouvelles images à cet art érotique que je ne connaissais
pas.
Troublée et éreintée par ce plaisir interdit je flâne dans la galerie soudainement plus
calme.
Il prend ma main et nous déambulons devant les œuvres qu'il me commente.
La collection privée des hôtes se compose d'images d'Epinal, de sculptures naïves, de peintures et
de crayonnés tous plus éloquents les uns que les autres.
Nous passons derrière un paravent d'ombres peintes dans des positions du Kâma-Sûtra et je découvre
une vitrine où s'exposent des gods et divers objets dignes des sex-shops les plus raffinés.
Planche à fessée en ébène sculpté, Plug anal en or d'une dimension impressionnante ou encore
ceinture de cuir fauve arborant une imitation de sexe éternellement bandé.
Des images d'arts japonais antique où hommes et femmes se trouvent mêlés dans une sarabande
sexuelle me font un effet improbable et je rougis sans m'en rendre compte devant ce culte au sexe et à ses pratiques qui constitue le final de cette visite.
Lorsque je détache mes yeux des objets, c'est pour découvrir le regard amusé de
Monsieur.
- Tu aimes ?
- Oui. C'est... surprenant et excitant.
- Notre hôtesse les a tous testée.
Sa main glisse sur mes fesses...
- Viens... allons nous restaurer.
Mais comment le sait-il ?
L'envie grandit.
Je mouille.
A suivre...