[...]
"Toc toc".
Sur mon écran la phrase apparait sur la bulle de dialogue de mon réseau social.
Je jette un oeil vers le canapé où mon mari regarde le match avec un intérêt proche de l'hystérie.
Un instant d'hésitation et puis je lance la conversation en tournant légèrement l'écran afin qu'il ne soit vu que par mes yeux seulement.
"Coucou".
Quelle banalité que ce que je viens de dire... j'en suis consternée.
"Plaisant de te retrouver".
Je reste interdite. Nous nous tutoyons donc.
"Merci. La journée a été bonne ?"
Mais quelle cruche je fais... pourquoi ne pas parler du temps qu'il fait encore en plus ?
Je reçois un smiley de sourire puis "Très bien merci".
Nous échangeons quelques banalités puis me demande si je souhaite discuter avec elle via une caméra.
Je rougis, je m'affole avant de répondre par la négative.
Elle m'envoie un lien pour que "nous puissions nous voir... ça sera plus facile".
Mes doigts restent bloqués sur le clavier.
Je lâche enfin le morceau.
"Mon mari est dans la pièce".
Un instant l'écran n'affiche plus l'indication qu'elle écrit.
Je sens un noeud se créer et le sable filer sous mes pieds.
Puis l'icône réapparait... elle tape sur son clavier.
"Je crois l'avoir apperçu. Il ne va pas souvent faire du sport ?" m'écrit-elle alors.
Je regarde mon homme, dans le canapé, en train de s'énerver sur le match qu'il observe avec une concentration exacerbée.
"Si. Et ce soir c'est le sport qui vient à lui".
Elle rit.
Mes doigts sur le clavier, un peu rassuré par ces confidences, je poursuis...
"Le mardi, le jeudi et souvent le week-end, monsieur arpente les terrains d'herbe verte".
Nous nous moquons doucement et une complicité s'installe, alors que j'écris dans le dos de mon mari.
Une petite icône en forme de caméra apparait.
"Tu peux cliquer".
Je réponds aussitôt.
"Il n'est pas loin."
Elle reste muette.
Je clique, une boule au ventre, les joues rouges.
Comment vais-je la découvrir ?
Elle sourit.
Son visage radieux dans l'écran.
Ses yeux bleus au milieu de sa chevelure blonde.
Elle porte une espèce de tee-shirt blanc.
"On ne va pas mettre le son si tu veux, on continue d'écrire" me dit-elle en posant les yeux sur son clavier avant de les relever vers
moi.
Je tourne légèrement l'écran, pour masquer totalement l'image à un éventuel mouvement de tête de mon mari.
Elle me fait un coucou de la main.
"Tu me vois bien ?"
Je la dévore du regard et cela me rappelle mes pensées et gestes sensuels issue de notre première rencontre furtive.
"Parfaitement".
"Tu n'as pas de caméra ?"
"Je ne suis pas présentable pour me dévoiler en cam" lui écris-je, soudain un peu paniquée.
"Hoo...Pas grave, une prochaine fois."
Ses yeux se plissent un peu comme si elle tentait de me voir au travers d'un écran noir.
Je la remercie et nous continuons de discuter sans que je ne puisse m'empécher de la détailler, en toute impunité car elle ne me voit
pas.
"Je me fais un thé, je reviens".
Elle se lève.
Son long tee-shirt lui arrive au bas des fesses.
J'ai chaud.
Je la regarde onduler, ses jambes nues, pieds nus... délicate et féminine.
Son absence me creuse le ventre et je bois mon verre de lait d'un trait.
Sur le canapé mon mari exulte... son équipe est en train de gagner.
Je l'apperçois, du coin de l'oeil, revenir, une tasse à la main.
Dans l'oeil étroit de la caméra je discerne les courbes de son corps, sa poitrine voluptueuse qui se balance.
Extrèmement troublée je ne réagis pas à sa première phrase.
Il me faut un peu de temps pour réagir et chasser de mon esprit les envies qui viennent de s'y ancrer.
Nous poursuivons notre discussion jusqu'à la fin du match.
Je tape rapidement alors que mon mari s'étire, un sourire au milieu du visage.
"Je dois couper la cam".
"OK." me fait-elle en m'envoyant un clin d'oeil accompagné d'un signe de la main.
Je lance un jeu idiot pour masquer la conversation.
Mon époux se lève et vient déposer un baiser sur mon front.
"C'était bien ?" lui dis-je.
"Oui. On a gagné ! Je vais me coucher."
Il s'esquive et je reste seule dans le silence de la pièce.
Mon esprit vagabonde, retrouve les désirs impolis qui m'ont accompagnés aujourd'hui et ce soir.
Mes doigts glissent sur mes cuisses, écartent la dentelle de mon dessous et effleurent mes lèvres.
Humides.
Je m'effleure.
Je me flatte.
Mes doigts me pénètrent puis viennent titiller mon bouton.
L'envie est trop forte, trop prégnante, je me masse en solitaire.
D'un mouvement de la souris je fais réapparaitre les images de ma complice de discussion.
Si elle savait...
Mes gestes deviennent fébriles, plus rapides, plus profonds... je m'enfonce.
Je suis gluante et j'étale mon jus intime sur ma perle qui semble être plus longue que jamais.
Je l'étire et elle me fait me contracter, me pencher vers l'avant.
Un soupir m'échappe.
Je m'écarte les lèvres pour mieux me flatter, ma cyprine trempe ma main.
J'appuie... à la limite du râle... le plaisir m'électrise et vient me prendre, de derrière les cuisses, jusqu'à irradier sur mes seins... pour se
gonfler et descendre à mon bas ventre dans une vague de jouissance.
L'orgasme me submerge, aussi fort que celui de cet après-midi.
Je reste quelques instants, essouflée, cueillie par ce plaisir trop fort et trop rapide.
Mes doigts à peine essuyés je viens les poser sur le clavier.
Sans savoir si elle est là ou non, je lui écrit : "Bonne nuit, c'était un délicieux moment".
Appuis-je sur la touche entrée ? j'hésite à envoyer le message.
J'espère qu'elle le lit... qu'elle le lira... tout en souhaitant qu'elle ne le verra jamais.
Mon index presse la touche.
Trop tard.
La réponse arrive peu après.
"Pour moi aussi".
La tête me tourne, que suis-je en train de faire ?
"Merci".
Je vois qu'elle écrit... qu'elle efface... qu'elle prend son temps.
Un coup d'oeil anxieux vers la porte pour voir si mon époux ne va pas entrer.
"A jeudi... lorsque ton mari ne sera pas là. Nous aurons plus de temps pour nous."
Je rougis et me mords la lèvre inférieure.
"A jeudi" tapais-je maladroitement.
Lorsque je me glisse dans le lit, mon homme dort déjà.
Le sourire de cette femme m'accompagne dans mon sommeil agité d'images sensuelles.
A suivre...