Elle est blonde ... de jolis yeux bleus ... un regard coquin, la trentaine. PJ1
Pour le regard coquin, c'est ainsi que je l'interprète en la regardant.
Habillée d'une robe noire très courte, de collant assez épais, et de bottes cuissardes à talons droits qui lui relèvent les hanches... je la croise dans les escaliers ... Elle monte ... Je descends.
Elle me dit bonjour, me matte des pieds au visage, puis sourit ... ses yeux brillent.
Son maquillage est léger et régulier. Un peu de rose sur les joues, les yeux cernés de noir, les lèvres délicatement ourlées d'un rouge à lèvre carmin pâle.
Lorsqu'elle passe auprès de moi nos regards s'accrochent.
Dans la lueur jaune des appliques murales, le temps parait se figer pour s'éterniser.
Seuls les battements de mon cœur se font entendre, je perds un instant le contact avec l'environnement pour me perdre dans l'azur qui pétille.
Du coin de l'œil j'aperçois son sourire et le bleu de ses yeux qui me suit, sous ses paupières qui s'étrécissent sensuellement.
Son parfum parvient à mes narines.
Je le hume, l'inhale profondément pour le garder en moi, longtemps.
Une fragrance fruitée, légère, printanière.
Le froissement de sa robe me fait me retourner.
Elle s'est arrêtée devant les boites aux lettres dans le hall d'entrée, d'un rapide mouvement de doigt, où scintille le rose de ses ongles et l'or d'une bague, elle vérifie l'absence de courrier.
Son visage ovale se tourne alors vers moi avant de se retourner dans un sourire pour disparaitre au dehors.
Je reste immobile, encore sous le charme de cette rencontre inattendue aux cheveux blonds, longs et aux petits anneaux créoles dores.
Timidement, redoutant qu'elle ne fasse demi-tour et ne me voit faire, je redescends jusqu'aux boites afin de relever son nom et son prénom puis je remonte dans mon appartement, tel un automate, encore sous l'effet particulier qu'à eu cette femme sur moi.
J'ai les mains qui tremblent d'avoir osé être relever son identité, comme si j'avais chapardé un bonbon dans une boulangerie.
Un bulle de chaleur s'est installée dans mon bas ventre et est venu irradier mon cœur, mes bras, faisant bouillir mes joues et se serrer ma gorge.
Je me fais un café, maladroitement.
Des images, des envies interdites effleurent ma conscience.
Elle m'a troublée.
La chaleur du café, son gout me parait fade, inexistant.
Elle revient à ma mémoire, s'impose à mon esprit même lorsque je souhaite l'en chasser.
Son regard lumineux... la fluidité de ses cheveux... ce sourire mutin, espiègle... à ma destination, très flatteur.
Alors je décide soudain d'assouvir ma curiosité.
Sur un réseau social... quelques recherches avec son nom... son prénom... je la trouve.
Une photo d'elle, reconnaissable entre mille.
Une sensation étrange qui sert ma gorge, qui me fait déglutir avec difficulté, lorsque je la vois en image... seule... puis avec une femme... au bord de mer... dans un restaurant.
Je consulte tout son album de photos disponibles.
J'ose regarder son statut. "Célibataire".
Mon cœur s'emballe, je connais cette impression suave de désir, de trouble qui m'envahit.
Un sentiment d'excitation, de désir, s'impose.
Je m'attarde sur ses photos.
L'une d'elle me fait sourire et attire toute mon attention.
Elle porte une robe très courte qui laisse voir le galbe de ses cuisses, des bottes à talon carré de 2cm qui s' arrêtent en dessous du genoux et lui confèrent un charme indéniable.
Elle est magnifique... j'ai envie d'elle... au delà des convenances et de la moralité.
Sa poitrine est moulée dans un chemisier violine à l'échancrure en dentelle qui met divinement en valeur la vallée de ses seins.
Un léger renflement de ses mamelons sur le tissu laisse imaginer son émoi lorsque le cliché a été pris.
Un petit diamant orne son cou, il pend au bout d'une chaine en or, assortie aux boucles d'oreilles qui décorent joliment ses petits lobes.
Elle a ce même sourire coquin que je lui ai vu il y maintenant presqu'une heure.
Déjà une heure...
Et je n'ai rien fait que penser à cette femme.
Son sourire... les mouvements de son corps.
Et son parfum me hante encore... des effluves épicées.
J'en ferme les yeux pour respirer et m'en souvenir.
Pourquoi avait-elle ce regard sur moi ?
Je rougis... l'idée d'une envie mutuelle me tord le ventre.
Sur l'image, elle a une main dans ses cheveux, l'autre sur sa hanche.
Une partie de sa galerie ne m'ait pas accessible.
J'hésite puis me lance.
Un simple clic pour une demande d'amis.
Si elle ne connait pas mon nom, aucun risque... et puis je n'ai mis que mon prénom sur mon profil.
Mais si elle accepte, elle va me voir aussi...
Le doigt sur la touche pour annuler, je suis dans l'incertitude.
Le téléphone sonne et m'arrache à mes pensées.
Tant pis, je laisse... elle n'est pas chez elle, je l'ai vu partir avec son sac, surement travailler, donc elle ne va pas vérifier cette demande...
Je me donne le temps du coup de fil pour réfléchir au fait de laisser ou retirer ma demande.
J'ai à peine le temps de dire "bonjour" que je vois la validation se faire.
Ou bien elle est rentrée, ou alors elle est connectée.
Je bloque sur l'icône qui est passée de "demande" à "amis".
A l'autre bout du fil mon correspondant me demande si tout va bien.
Je bredouille et fuit la pièce pour achever rapidement la communication.
Mon écran scintille toujours sur sa page.
J'ai accès aux images qu'elle partage.
"Belle tenue ce matin". m'a t-elle écrit.
Les mots sont persistants... j'avale ma salive sur ce compliment de bienvenue, signe qu'elle a regardé mes images et qu'elle sait qui je suis.
Une galerie m'attire l'œil : "shooting sexy pour mes 30a".
Elle s'y dévoile dans des tenues plus légères et moins habillées, des poses plus suggestives.
Son ventre semble si doux, sa croupe si attirante.
Une séance qu'elle a réalisée avec un pro, et qu'elle partage en souvenir de son 30e anniversaire.
Je me régale.
Et puis un message m'apparait.
"On habite la même immeuble et il faut se retrouver par le réseau, c'est un comble".
Je lâche un petit "Oui, c'est la modernité".
La réponse immédiate : "Mais au moins c'est un moyen de lier contact".
Je frotte mes mains l'une contre l'autre, ne sachant que dire.
Elle me prend en dépourvu.
"Jolies photos" poursuit-elle... "les miennes te plaisent ?"
Mes temps battent du sang qui afflue trop vite.
"Oui. Beaucoup".
Le silence.
Que fait-elle ?
Et la réponse enfin.
"Je dois quitter. Travail. A très vite j'espère".
"Bon courage. Merci pour l'acceptation. Bonne journée. A bientôt je l'espère aussi."
Ce que j'écris est décousu... signe qui trahit mon émotion.
Je flâne encore un peu sur son profil avant de remarquer mon statut : "en couple".
L'écran devient noir alors que je l'éteins.
J'ai l'esprit embrumé et soudainement aussi sombre que mon état d'esprit.
Mais... mes mains, mes pensées frivoles et intimes, à l'abri dans mon intimité, m'entraine à des gestes que la morale réprouve... à des caresses où cette femme joue un rôle de fantasme orgasmique.
La barrière physique de mon désir flanche et je me libère de toute cette tension par un gémissement lent qui ne parvient pas à la chasser totalement de mes idées.

 

Lorsque le soir je reçois un nouveau message "toc toc"... mon cœur se serre de nouveau... je ne suis plus dans la solitude de ce premier moment où nous avons échangé rapidement.
Mon mari est devant la télé...

 

A suivre...

Par Maitre - Publié dans : Entre Elles
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