Alors que je suis assis devant le bar du restaurant, elle revient vers moi avec un sourire.
- Vous désirez quelque chose ? me dit-elle de sa voix légère et douce.
- Un café s'il vous plait.
Mes yeux ne peuvent s'empêcher de regarder là où son chemisier laisse apparaitre un bout de peau sur lequel scintille un petite caillou aussi bleu clair que ses yeux.
- Avec plaisir, Monsieur.http://ekladata.com/tc8iqjiSEeYRo1YRMpQrWLOYYhA.jpg

Elle se tourne pour réaliser ce café, avec des gestes surs, éprouvés.
Ses cheveux blonds sous le bonnet de Noêl, scintillant d'or au gré des guirlandes qui clignotent.
Son tablier blanc forme un nœud délicat sur sa jupe noire d'où s'échappent des jambes gainées de bas sombres.
Je perçois son regard du coin de l'œil lorsqu'elle s'empare de la tasse. Et sa bouche qui s'étire un peu plus, ses joues qui deviennent plus roses quand le mien croise le sien.
Après les quelques phrases, amusantes, que nous avons échangés dans la salle pendant que je mangeais, un certain jeu de séduction s'était engagé, par plaisir, par amusement. Un 24 décembre, avec un restaurant presque vide, nous pouvions nous le permettre.
Je suis néanmoins surpris de ce subtil changement d'attitude. A moins que ce ne soit moi qui retombe en enfance pour croire au Père Noël.
Elle est tellement sensuelle et attirante, jeune aussi. Et moi si banal.
Le patron fait irruption dans la salle et brise cet instant suspendu.
- Emilie, tu fermeras ? Il n'y a plus personne… à part Monsieur. Fait-il en la faisant sursauter, reprendre rapidement un visage impassible et retenir la tasse avec son autre main.
- Pas de problème patron. Je sers ce café. Je fais la fermeture et… je dors ici dans la 03. Lui dit-elle en déposant la tasse devant ma place.
- Merci et passe quand même une bonne nuit de Noël. Demain tu ouvres, puis tu auras 3 jours de récupération pour la peine. Lui répond-il en s'éclipsant.
La porte se referme et ses yeux azurs se lèvent vers moi.
Elle dépose la tasse devant moi. Reste à me fixer sans un mot.
- Je connais le numéro. Répliquais-je, amusé.
- Mais vous ne connaissez pas le code.
Du tac au tac elle vient de me figer.
Elle s'efface pour actionner le volet roulant, puis s'affaire.
Je tourne la cuillère, entre deux états d'esprit, les pensées dans le vide à regarder une boule rouge sur laquelle est décorée une étoile en fausse neige, lorsqu'un tapotement se fait entendre sur le côté.
Elle est là, et de son ongle rose, forme deux petites séries de sons sur le bois usé du bar du restaurant.
- C'est comme les syllabes dans "je m'appelle Emilie Jolie". Me sourit-elle avant de s'en aller éteindre les lumières. Laissant à sa suite le parfum léger d'une odeur de mandarine.
Je repose la tasse et regagne ma chambre accompagné par les bruits de verrous, d'interrupteurs et une petite mélodie en tête.

Il y a peu de monde en cette nuit du Réveillon, au bord de la mer.
Et peu de chambres occupés.
Ma douche, chaude me fait du bien.
Je fredonne…
Emilie... cette chanson issue de la comédie musicale. Comme un appel.
Hésitant je remets ma chemise et mon pantalon.
C'est stupide.
Emilie.
Pourtant… je descends les escaliers.
Le couloir s'allume tout seul. Un détecteur.
Chambre 02... 03.
Je suis debout dans le couloir devant une porte où doit déjà dormir une jeune femme, une serveuse aux yeux superbes, aux cheveux blonds en chignon.
Je vais avoir l'air ridicule si je gratte à sa porte.
Mais… qu'ai-je à perdre ? Un peu de dignité ? Et puis tout peut arriver la nuit de Noël !
Emilie.
Je frappe doucement, chantant les syllabes sans bruit alors que mon doigt toque 6 fois, un silence, puis 2 fois.
Rien.
Ca m'aurait étonné.
"Repars idiot ! Tu es ridicule et bien trop vieux pour elle."
C'est alors que la porte s'entrouvre sur un œil, un bout de visage au dessus duquel est enroulé une serviette éponge rose.
- Oui ?
- Non rien… mademoiselle. Excusez-moi. Bredouille-je en faisant un pas en arrière.
La porte se referme légèrement.
Evidemment, elle doit bien rire.
Mais soudain, l'entrebaillement se fait plus important.
Sa main sort alors à ma rencontre.
Une gourmette en or à son poignet fin.
Elle saisit mes doigts et m'attire vers l'intérieur de la chambre numéro 3.
La clef tourne et nous enferme.
- Je finis de me sécher les cheveux.
Elle se faufile dans la salle de bain, vêtue d'une grande serviette qui la recouvre de sous les bras jusqu'aux chevilles.
Emilie.

Une lumière orange illumine la pièce, une chambre assez grande dans laquelle sont disposés des meubles de famille. Une réappropriation d'une chambre d'hôtel pour en faire un endroit plus douillet où les employés peuvent se reposer.
Par les interstices des volets, les lueurs rouges et bleus des clignotements des décorations donnent à cette chambre une ambiance hors du temps.
Sur la télé, des acteurs s'amusent dans le décor blanc et faussement enneigé d'époque. Le son est coupé.
Je suis à flâner, à observer sa tenue de serveuse pour demain, le tablier blanc, le chemisier, posé sagement sur le dossier de la chaise, lorsqu'elle sort.
Un bruit discret et je me retourne pour la voir apparaitre, tel un ange radieux.
Sa silhouette fine, sa peau pâle, m'électrise instantanément.
Elle porte un ensemble de lingerie en coton, blanc avec des petites fraises rouges dessinées dessus.
Sa poitrine menue, se soulève à chaque respiration.
Elle se rapproche de moi, ses pieds nus sur le sol, ses cheveux blonds détachés cascadant sur ses épaules.
Ses mains se posent sur mon torse, avec ses avant-bras. Si proche.
Elle relève le visage et me regarde de ses grands yeux bleus.
- Merci Père Noël pour ce cadeau. Murmure t-elle en me caressant au travers du tissu de ma chemise.
- Je ne suis pas trop vieux pour toi ? répliquais-je sans réfléchir.
- J'aime les hommes plus âgés que moi.
- Tu as…
Elle sent l'hésitation et glisse sa main derrière moi fouille son sac accroché et dépose sa carte d'identité sur une tablette.
- J'ai 21 ans… si tu veux vérifier. Et… vous. Toi ?
Je rougis, de honte et d'excitation.
- J'en ai plus du double..
Je me sens alors terriblement vieux.
Ses doigts se glissent sous les boutons, en défont 2 et le bout de ses ongles caressent ma peau.
- J'adore… j'ai besoin d'être rassurée pour m'endormir. Et c'est terriblement… inspirant.
Elle achève de déboutonner ma chemise qui tombe au sol avant de poser son visage sur moi, frotter sa joue contre ma poitrine.
Mes mains passent autour de ses épaules et l'enlacent.
Tendrement je l'entraine jusqu'au lit pour.
Elle se couche en boule contre moi en cuillère. Je l'enlace délicatement, la chaleurs de nos deux corps se fondent. Elle ronronne d'aise, de se sentir protégée de la sorte.
Ses fesses se collent à mon bas ventre qui ne dégrossit pas depuis tout à l'heure.
- Tu gardes ton pantalon ?
Je le retire, me retrouvant nu à côté d'elle.
Elle se plaque alors, ses petites fesses séparées de mon pal que par la fragile barrière de coton.
- C'est un beau cadeau de Noël que j'ai ce soir. Me dit-elle en ondulant contre mon bas ventre.
- Moi aussi.
Elle se retourne et plonge son regard dans le mien. Sa lèvre inférieure mordue avec une telle innocence perverse que j'ai envie de la posséder sur le champ.
- J'ai pourtant été une vilaine fille.
- Ha oui ?
Ma main caresse sa joue et son épaule.
- Oui… je dois être punie ?
Ses rouges se font plus rougissantes dans les lueurs alternatives.
- Ou récompensée. Cela dépend. Raconte moi.
Elle lâche un petit rire scintillant avant de reprendre son sérieux.
- Depuis que je suis ici à travailler, j'ai parfois accueilli des hommes dans ma chambre.
Elle vient m'enjamber, passe ses genoux de part et l'autre de mon corps, laissant ma verge pointer juste sur le bout de ses fesses sans pour autant que nos mouvements ne puissent nous faire entrer dans la sphère charnelle..
- Mais c'est parce que j'aime... les glaces ! Poursuit-elle un peu moins fort.
Ses paupières baissées, ses ongles flirtent avec mes tétons.
Je remonte mes doigts le long de ses bras, jusque sur ses épaules. Je redescends sur l'armature de son soutien-gorge qui retient son petit 85B.
- Et tu ne fais rien d'autre que… sucer… les glaces ? La questionne-je en me gourmandant de ses courbes, de son attitude.
Une petite moue lui donne un visage si gracieux.
- Non… rien d'autre. Ils peuvent me toucher s'ils veulent, mais rien de plus.
- Pourquoi ?
- Je n'ai jamais eu envie de plus que ça, avec aucun d'eux.
Je l'observe, sans réellement savoir ce que cette jeune femme désire.
Elle s'allonge sur mon corps. Légère. Si fragile. Un rêve fragile.
Sa voix n'est qu'un murmure.
Son visage posé, niché contre mon cou.
- J'aime le sexe, je suce parfois des hommes et ils me masturbent ou me lèchent mais je n'ai jamais franchis le pas pour me faire… prendre… aussi bestialement et avec autant de grossièreté que j'ai toujours eu envie. Car leurs regards ne sont toujours que convoitise, jamais tendres.
- Tu le dis à tous les hommes ce que tu me dis ?
Je me rends compte que mon attitude peut me conduire à me faire mettre dehors avec la gaule qui ne me quitte plus depuis mon entrée dans cette chambre, mais je prends le risque.
Elle soupire.
- Non. Ce soir… cette ambiance… la façon dont tu as eu de me parler, de me faire sentir être désirable mais pas uniquement comme un bout de chair. Je crois que je suis bien, vraiment bien et que j'ai envie…
Elle se redresse.
Elle me fixe et sa voix se fait plus rauque, venue de son intimité.
- Je te ressens bien. Tu es quelqu'un de bon. Et j'ai envie que tu me punisses, que tu me récompenses, que tu sois le Père Fouettard, le Père Noël… l'Homme, mâle, qui va me ravager le corps pour le plus beau des cadeaux sur lequel je fantasme. M'abandonner à mes envies.
Son visage est devenu sérieux, ses mains sont posées sur moi.
- Je comprendrais que tu partes. Me fait-elle. Je suis qu'une petite pute surement pour toi.
Du dos de mes doigts je caresse sa joue.
Touché par son honnêteté, par sa confession.
- Tu es une jolie jeune femme. Mais tu dois me trouver trop âgé, trop pervers. Moi aussi je comprendrais que tu me mettes dehors car j'ai envie de profiter de toi, toute la nuit.
Nos regards se croisent une nouvelle fois, s'accrochent.
Elle passe ses mains derrière son dos et dégrafe son soutien gorge.
Détournant un peu le regard elle laisse apparaitre ses seins, deux belles pommes légèrement arrondies sur le dessous.
- Tu veux bien me baiser comme une salope ? M'outrager ? Me répond-elle d'une petite voix câline et fébrile où je perçois une excitation que le soulèvement de sa poitrine ne dément pas.
Mes mains se posent sur chacun de ses seins, lui arrachant un soupir, son visage se lève vers le ciel pendant que je masse ces deux beaux petits fruits.
- Tu veux bien que je sois un mâle en rut avec toi ? Et jouer de toi ? Lui murmure-je avec tendresse.
Elle lâche le premier cri de cette nuit de Noël.
Un superbe "Oui ! " dans un sourire heureux.

A suivre...

Par Maitre - Publié dans : Elle... Il... en duo
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