Elle avait laissé le car s'en
aller.
Attendre au point de rendez-vous, c'était la meilleur des choses à
faire.
Certe ses élèves étaient largement majeurs mais elle en avait la
responsabilité.
Il en manquait deux.
Au moins les autres étaient en lieu sur, rappatriés vers
l'établissement.
Deux qu'elle n'avait pas vu depuis le repas du midi.
Plus le temps passait et plus elle
regrettait d'avoir organisé cette sortie en forêt, même s'il n'y avait pas mieux pour étudier les métabolisations végétales, que de se confronter au milieu naturel.
Heureusement il faisait doux et la fin d'après-midi était belle.
L'angoisse montait lentement, entre la raison et l'idée folle qu'ils
aient pu avoir un accident.
Elle cligna des yeux, génée, un éclat lui parvenait d'entre les
bois.
Le soleil qui déclinait se reflétait.
Elle plissa les yeux, incapable de savoir ce que c'était.
Un petit mot griffoné et appliqué sur le poteau signifiant qu'elle
revenait de suite. "Ainsi", pensa t elle, "s'ils reviennent ils resteront là, juste le temps que j'aille voir si jamais ce n'est pas eux".
Etre seule à ce moment là la fit soupirer.
Elle s'avança dans les bois, un peu à l'aveugle dans la direction du
reflet.
Une branche lui fit défaut sous le pied, et elle glissa.
Sa chaussure venait de se casser et son pied fut parcouru d'une vive
douleur.
Cette journée devenait de plus en plus catastrophique.
Elle en avait perdu le sens où elle allait.
Un juron lui échappa, massant sa cheville elle se releva.
Le soleil qui déclinait lui permit de nouveau de localiser la fenêtre de
la petite maisonnette sur lequel il brillait.
"Une maison de chasseurs" pensa t-elle, "peut-être y sont-ils ces sales
gamins".
Des gamins de 25 ans, mais, de presque 15 ans plus jeunes qu'elle, elle
en était responsable.
La petite maison était fermée.
Elle regarda par le carreau.
Une petite cuisine rangée et propre, elle devait servir souvent.
En tout cas ils n'étaient pas là et elle grommela en faisant
demi-tour.
Amusant comme elle voyait clairement la route d'où elle était alors que
la bâtisse était invisible de l'autre point de vue.
Soudain un bruit venant de l'intérieur la fit se retourner.
Elle osa poser sa main sur la poignée.
La porte n'était pas entièrement close, elle s'ouvrit.
L'espace d'un instant une peur sourde la saisit, une peur antique,
installée dans les tréfonds de l'âme et qui n'attendait que ce moment pour revenir à la vie.
"Reste lucide ma fille. Ce n'est qu'une angoisse de gamine !"
Elle décida cependant de pénétrer dans le gite.
La porte s'entrebailla et elle passa sa tête.
"Je suis folle de rentrer dans une maison qui appartient à quelqu'un
d'autre" pensa t-elle.
La petite cuisine ordrée semblait prête à accueillir ses
propriétaires.
"Il ne peut rien m'arriver. Tu n'es pas dans un film. C'est la réalité."
Poursuivit-elle dans un murmure qui la surpris.
De la petite porte dans le fond de la pièce lui parvint un bruit de
paroles.
Elle s'avança et poussa la curiosité, et ses recherches, jusque dans
cette seconde partie de la maison.
Sur des fauteuils dépareillés se tenaient les deux étudiants.
Elle eu d'abord envie de rugir de colère tout autant que de rire de joie
de les avoir retrouvé sains et saufs, puis elle se ressaisit pour garder une apparente maitrise de la situation.
"Vous n'avez pas vu l'heure ?" parvint-elle à déclamer la voix un peu
éraillée qui trahissait sa peur.
Ils la regardaient.
Sur la table basse quelques canettes et un jeu de cartes témoignaient de
leur activité principale de la journée.
"On vous a attendu ! Le car est déjà parti."
Sans se lever les deux hommes la dévisagaient de la tête aux
pieds.
Elle se sentit hésitante, seule.
Sa poitrine se soulevait à chaque respiration sous son petit pull et elle
jura de toujours porter un soutien-gorge. "Qu'elle idée j'ai eu... Il doivent s'en rendre compte".
Soudain elle prend conscience de sa tenue.
Elle qui aime avoir un côté sexy, savoir le regard de ses collègues
masculins et même parfois ceux des étudiants se poser sur elle, pour une fois elle le regrette.
Leurs yeux lui semblent rivés sur sa poitrine.
Machinalement et gênée elle croise ses bras devant elle avant de tirer sa
jupe vers le bas.
Les deux paires d'yeux des jeunes hommes suivent ses gestes, glissent de
haut en bas pour revenir à son visage et ses cheveux blonds emmêlés.
Un pas en avant la fait boiter et légèrement grimacer.
"Asseyez-vous madame". Déclare le jeune homme brun aux cheveux en
bataille.
Le second se lève et propose son fauteuil pour qu'elle vienne s'y
installer.
Derrière sa mèche blonde elle voit ses yeux bleus briller alors qu'il lui
sourit.
Après un temps d'arrêt elle s'installe dans le fauteuil, découvre qu'ils
la contemplent de haut.
L'un d'eux ôte sa chaussure.
Elle se redresse alors que le brun lui pose la main sur l'épaule.
"Laissez-vous faire... c'est pour le bien de votre pied".
Sa bouche s'ouvre pour protester mais les pressions du jeune homme sur
son pied la réchauffent instantanément.
"Je... nous devrions... il faut prévenir et... partir... il n'y a plus
personne." Balbutie t elle.
Les mains sont douces et massent avec lenteur et habileté sa
cheville.
Elle se sent rougir sous le contact de ces gestes qui effleurent la peau
au travers de son bas de nylon.
Derrière elle le jeune homme pose sa seconde main sur sa nuque, flatte
doucement son cou avant de se placer sur sa seconde épaule.
"Nous sommes seuls alors." murmure t il sans qu'elle ne le voit.
Son masseur relève le visage, elle découvre ses dents blanches dans le
sourire entendu qu'il échange avec son ami.
Elle prend conscience de la situation, s'affole, tente de se lever sans y
parvenir, maintenue assise par les mains fermes qui pèsent sur ses épaules.
"Allons madame... que vous arrive t il ?"
"Laissez-moi. Vous êtes fous ?"
Sa voix cherche à être assurée mais son affolement la rend plus faible
qu'elle ne le souhaite.
A genoux devant elle, sans un mot, le jeune homme continue de lui masser
le pied... la cheville... le mollet.
Elle rougit à l'idée de ce qui doit leur passer par la tête... et à la
pensée indécente qu'elle ne veut pas s'avouer et qui, telle une petite étincelle, fait naitre une flamme inconsidérée dans le creux de son ventre.
Son talon tenu par une main ferme, elle voit la main remonter sur sa
jambe sans que les yeux bleus ne quittent un seul instant le vert des siens.
Avec une force contenue les mains remontent autour de son cou puis
glissent de nouveau sur ses épaules en emportant avec eux le tissu de son pull pour dévoiler la pâle douceur de sa peau.
Elle hoquette... "non... vous ne pouvez ..." peine t elle à articuler "il
ne faut pas..."
Le parfum masculin de son gardien lui parvient.
Un musc aux senteurs sauvages.
"Madame. Laissons le devoir de côté pour le plaisir."
A peine a t il achevé sa phrase que son bras frôle son cou, sa main
plonge sur le décolleté du pull tendu.
Elle baisse le regard, découvre ses pointes dressées malgré elle et ferme
les yeux.
"Ho... non... je suis mariée..."
Sans autre réponse qu'une saisie de son sein gauche, elle souffle un peu
trop fort alors qu'elle ouvre légèrement ses jambes.
Une seconde main vient s'emparer de son second sein.
Elle pourrait se relever, fuir, au moins essayer... mais elle n'en fait
rien, sans volonté.
"Je suis votre professeur... " Sa voix est faible.
"Oui madame... Et si vous saviez combien nous avons soif d’apprendre avec
mon ami. Cette journée est décidemment merveilleuse".
La voix chaude du jeune homme brun souffle sur les braises qui brulaient
en elle. La chaleur remonte le long de sa colonne vertébrale, sinue et emplit son crâne.
"Je... non... hooo... " lâche t elle alors que la main agile de son jeune
masseur atteint la lisière de son bas en haut de ses cuisses... dans l'intérieur de celles-ci.
Sur sa nuque se déposent des lèvres fraiches.
"Nous n'aurions pas... imaginé... un seul instant... un tel cadeau..."
ponctue les légers baisers où pointent les dents de son entreprenant geôlier.
Elle incline son visage vers le bas pour le laisser faire.
Ses seins volumineux, pétris lentement au travers du pull, sont
douloureux... de désir... elle le sait et n'ose se l'avouer.
Devant elle l'homme souffle sur sa cheville, une main plongée sous sa
jupe.
Incapable se résister à ses envies elle écarte alors plus largement ses
cuisses ombrées.
Ecarlate elle regarde progresser la main qui caresse l'intérieur de ses
jambes vers son intimité.
"...et mariée... votre mari... doit être un homme... comblé..." poursuit
il en passant d'une oreille à l'autre.
"Non... arrêtez..." sa voix s'etouffe " vous êtes des... "
"Des ?"
"Des cochons." Sa voix n'est qu'un souffle.
Prisonnière de ces deux jeunes mâles, elle saisi son téléphone dans un
dernier baroud d'honneur.
"Je vous préviens, je vais appeler... si vous ne me lâchez pas".
Le brun lâche un de ses seins pour venir poser sa main sur la sienne et
le téléphone.
Sans un mot, en douceur, il saisit l'appareil.
Ils vont la violer.
L'éclair de cette révélation remonte tout du long de son échine.
Les doigts masculins enchâssés dans ses doigts féminins elle le
regarde.
Il lui sourit, ses yeux sont deux billes noires brillantes dans son
visage mat.
Lui reviennent à l'esprit ses fantasmes les plus fous, ceux où elle
s'abandonne, où elle devient... une autre femme...
Elle relâche lentement la pression sur son petit téléphone pour lui
laisser le saisir et le déposer sur la table.
"Tu vas voir" lui dit-il "tu vas appeler. Tu vas même crier." sourit il,
carnassier.
A suivre…