Elle descend du train dans sa robe bleue nuit, ses cheveux bruns un peu plus courts. L'air fait revenir une mèche de cheveux sur sa joue qu'elle écarte d'un revers de ses main gracile.

 

Il est debout et la voit s'avancer. Il ajuste un peu sa chemise qui n'avait pas besoin de l'être et leurs yeux se croisent.

bocca

 

Elle se rapproche de la vitre qui sépare le quai de la gare.

 

Il lui sourit.

 

Leurs mains se lèvent pour se poser sur la surface froide et transparente. L'une face à l'autre, séparées par 2 millimètres d'invisibilité.

 

"Je suis revenue". Dit-elle dans un souffle.

 

"Tu n'es jamais partie". Lui répond-il par l'interstice de la porte vitrée encore close.

 

Elle lui sourit et pose sa main sur son cœur.

 

"Tu étais là". Murmure t-elle dans un élan qui la dépasse en montrant son cœur.

 

"Nous sommes là". Conclue t-il alors que la porte s'efface et s'ouvre.

 

Il lui tend la main.

 

Elle la prend.

 

Aussi intimidés l'un que l'autre.

 

Le silence se fait autour d'eux dans la cacophonie de la vie de ce lieu de triage et de passage.

 

Telles des ombres floues, les autres passagers disparaissent dans une spirale tourmentée de fureur chaotique, les laissant tous les deux au centre de l'œil du cyclone.

 

Leurs doigts se resserrent entre eux comme pour ne pas se perdre.

 

"Chaque jour… " entame t-il avant qu'elle ne lui pose un doigt sur les lèvres, le conduisant au silence.

 

"Je sais. Moi aussi."

 

Leurs pas les mènent sans but, entre coups d'œil et sourires, entre regards de connivences et timidité à se retrouver.

 

Elle le regarde, ses yeux sont brillants, un peu plus que d'habitude, une perle pointe au bord de ses cils.

 

Il efface cette larme d'un baiser léger sur son œil légèrement maquillé de khôl, puis l'autre.

 

Ses bras s'ouvrent pour accueillir celle qui vient se loger et se coller à lui.

 

Il les resserre autour de ce corps pour l'envelopper, tout à la fois protection et enlacement d'amant.

 

Les respirations se font plus rapides puis s'apaisent. Les doigts se font caresses. Les lèvres se font baisers. Les souffles se font désirs…

 

"Nous sommes restés sages."

 

"Nous ne nous sommes jamais perdus".

 

"J'ai envie de toi."

 

"Je n'ai jamais cessé d'avoir envie de toi."

 

 

 

Comment sont-ils arrivés dans cette chambre, entre ces murs blancs… Ils ne sont plus en mesure de s'en souvenir, tout accrochés l'un à l'autre, par la déferlante du passé et la promesse d'un présent plein d'avenir. Une épreuve qui n'a fait que renforcer leur lien. Un moment qui n'a été qu'une simple attente.

 

 

 

Il déboutonne avec tendresse et douceur le haut de sa robe avant de la faire glisser sur le sol et dévoiler à ses yeux gourmands, ses seins généreux, mis encore plus en valeur s'il était possible, par un soutien-gorge de dentelle noire.

 

Elle remonte sa chemise et la fait passer au dessus de la tête de l'homme qui lui fait face, passant ses doigts dans la courte toison de son torse en effleurant les petites pointes dressées.

 

Leurs gestes sont lents.

 

Leurs corps se soudent, nus, fiévreux.

 

 

 

L'attente n'a rien enlevé de leurs désirs devenus plus exacerbés encore.

 

Plus tendres peut-être, plus intimes et sans limites… très vite.

 

 

 

A suivre...

    

Par Maitre - Publié dans : Elle... Il... en duo
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