Le blog de M.

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Je le vois dans ses yeux, ce mélange d'excitation et d'angoisse qui rend ma venue encore plus savoureuse.

Je coule mon regard dans son chemisier écru dont le décolleté laisse deviner un soutien-gorge brun.

Son escarpin claque sur le sol lorsqu'elle fait un pas en arrière pour m'inviter à entrer.

Ses jambes ombrées de nylon disparaissent sous une jupe à mi cuisses, stricte mais légère.

Ma main se tend pour serrer celle de son homme.

Il n'a pas été sans remarquer que je la détaillais mais ne fait aucun commentaire.

Je le suis jusque dans le salon.

Dans une tenue décontractée il dénote d'avec elle qui a rehaussée son charme avec un maquillage léger.

Les détails sont infimes mais elle n'est pas comme à l'habitude.

Un peu plus de khôl, un rouge à lèvres un peu plus carmin, un bouton en moins au chemisier, une mèche de cheveux un peu folle devant son front... autant de petits indices qui me ravissent.

Je prends place dans le canapé. hp8zj5bt.jpg

Elle se place à ma gauche, il s'installe à ma droite et je sors les deux dossiers.

Ils se trémoussent sur leurs sièges soudain rattrapés par la réalité qui fut la leur il y a quelques semaines lorsqu'elle décida de réaliser des photos de charme, ici même.

Le premier dossier s'ouvre sur des clichés en noir et blanc.

La sensualité se dégage de ses positions.

Les clairs-obscurs et les contre-jours mettent en valeur ses formes.

Ses courbes apparaissent un peu plus au fil du reportage.

Ici c'est un sein au téton pointé qui offre la perspective de son cou jusqu'à sa bouche entrouverte, là ce sont ses fesses qui nous dévoilent l'orée de son intimité, drapée dans une soie fine et transparente.

Je les sens s'agiter autour de moi.

Les mots leurs viennent doucement.

Ils apprécient et constatent que l'idée, si elle était surprenante, a donné de jolis résultats.

Je m'empresse d'ajouter que le modèle est des plus sensuels.

Imperceptiblement elle se redresse, flattée.

Il sourit, ravi à son tour.

Je leur confie la première pochette et l'ensemble des images avant de leur présenter quelques grands formats.

Elle y apparait dans toute sa sensualité.

Les courbes de ses seins généreux saisis dans ses mains dont les mamelons seuls retiennent la lumière et la couleur douce, confèrent à l'image un érotisme indéniable.

Au fil des clichés elle nous dévoile peu à peu son corps sous les moindres contours.

Je décide de faire une pause avant de sortir la deuxième partie de photos.

Celles qui dépassent la suggestion cachée et vont montrer cette femme sous un autre visage, celui qui l'a habité lorsqu'elle s'est offerte à l'objectif autant qu'à son homme, sous mes yeux.

Elle se lève pour chercher quelques petits fours alors qu'il sort des coupes et débouche un champagne frais.

Réinstallés à mes côtés, un peu plus mal à l'aise que tout à l'heure, je dévoile la première image... puis la seconde... les égrenant sans commentaire.

Je perçois leur émoi.

Ils vident leurs verres afin de compenser leur fébrilité.

Les respirations se font plus rapides.

Elle, parfois gênée, détourne le regard doucement.

Elle rougit lorsque je lui souris.

Il parvient à exprimer qu'il n'en revient pas qu'elle soit aussi sensuelle.

Je corrige par un "sexuelle" qui la fait s’empourprer.

Il est comme hypnotisé par une femme qu’il semble découvrir pour la première fois.

Deux grands formats noirs et blancs retiennent leur attention.

Elle, cambrée, le dos en courbe parfaite, ses bras masquant le début de ses seins, laissant apparaitre leur opulence et les pointes tendues, le cou relevé, la bouche ouverte dans un cri muet, des mains d'hommes sur ses hauts de cuisses indiquant sans aucune ambigüité qu'il la prend en levrette.

Il souffle, estomaqué.

Elle se fige, terriblement gênée.

Puis la seconde, le membre masculin disparu dans la bouche féminine, les joues creuses, son regard vers l'objectif. Seuls ces yeux de femme dans le plaisir sont nets. On y perçoit le feu de l'envie, le plaisir de plaire, le gout du sexe.

Il s'affale dans le canapé, vidant son verre d'un coup.

Elle se trémousse, honteuse.

Le silence s'installe, uniquement troublé par les bruissements des cliches que je réinstalle dans leurs pochettes.

Je pousse l'ensemble sur la table.

Il leur appartient.

Son homme prend la parole. Visiblement surpris mais content de si jolis rendus.

Elle sourit, les pommettes rougies.

Nous la flattons sur ses dispositions et son rôle de modèle superbe.

Nous discutons quelque peu technique et une certaine sérénité se réinstalle.

Elle propose d'aller chercher d'autres petites choses.

Je l'observe, son fessier engoncé dans sa jupe, ses escarpins qui relèvent ses mollets, j'admire son déhanché.

Ses paroles me surprennent.

Il ne l'aurait pas cru capable de cela.

Nous échangeons sur sa plastique et le plaisir que j'ai pris à les saisir...

Elle l'a surpris. Il ne l'imaginait pas pouvoir être si sensuelle.

Je le détrompe, l'assurant qu'elle dégage un érotisme puissant, près à parier qu'elle doit être extrêmement engageante.

Il sourit, me narrant à mots couverts qu'elle est pourtant très prude.

La connivence s'installe dans cette joute entre mâles.

Je joue l’étonné, ce que j’ai vu ne me laissant pas imaginer qu’elle puisse être réservée.

Il me certifie qu’elle est une femme sage sous-entendant que d’autres le sont moins… dans sa fierté de mâle qui laisse planer le doute de nombreuses conquêtes.

Je sirote, dubitatif.

Son sourire est celui de l’homme qui sait, qui connaît sa femme mieux que quiconque.

Il est près à parier son âme, tant il l'a connait.

Nous l'entendons œuvrer dans une pièce adjacente, n'osant pas revenir, prise par sa timidité.

Puis, elle revient, souriante.

Combien me doit-il pour cette séance ?

La question me prend de court et je m'offusque.

C'est un plaisir que j'ai partagé avec eux.

Il la prend à témoin pour insister sur un paiement.

Je refuse une nouvelle fois, un petit sourire en coin.

Il lui sourit.

Elle s’installe sur les coussins, près de moi.

"Il y a peut-être..." commence-je...

Ma main se pose sur sa cuisse et remonte sous sa jupe, lentement.

Elle se fige.

Il ouvre de grands yeux.

"... un moyen de nous mettre d'accord."

Ma main disparait sous la jupe, glissant sur le nylon de ses bas.

Il vient de comprendre que j'ai accepté le pari... et la rétribution.

 

A suivre...

 

 

Photo : issu du blog http://croissantdelune.centerblog.net

Mar 11 jan 2011 Aucun commentaire